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Le blog politique de matpac

5 septembre 2007

Rentrée politique, bilan des 100 jours

Vous avez pu le constater, ce blog a été particulièrement inanimé durant les 3 derniers mois. La faute à une activité professionnelle plus prenante, aux vacances également, et peut être aussi à l'accélération de la vie politique, qui fait que le passage quotidien d'un sujet à un autre rend plus compliquée toute prise de recul sur l'actualité.

Pour autant, à l'heure du passage aux premiers 100 Jours, on peut tirer quelques enseignements de ces 3 mois de présidence Sarkoziste.

Première remarque, il est incontestable que nous avons changé de régime. Il avait annoncé qu'il gouvernerai sans complexe, il a tenu parole. De ce fait, la place du premier ministre s'est réduite à une portion congrue, et le gouvernement tout entier est totalement sous la coupe de l'Elysée. Il est déjà surprenant de voir un secrétaire général de l'Elysée intervenir dans les médias, il est surréaliste de le voir contredire, voire mouche en direct la ministre de l'économie et des finances sur le fameux plan de rigueur.

Autre point à relever, il s'agit d'une présidence de mouvement. La encore c'était annoncé, mais un tel activisme, même en début de mandat, est quelque chose d'inédit depuis l'élection de Mitterrand en 1981. On pensait être entré dans une ère de gestion et de pilotage fin, la présidence sarkozy redonne du poids au politique. Réforme des universités, réforme de la magistrature, relance de la fusion Suez Gaz de France, paquet fiscal, un réformisme tout azimut, parfois brouillon, mais qui témoigne d'une volonté affichée de confirmer la rupture promis lors de la campagne.

Enfin le président a réussi à faire bouger les lignes politiques. Les recrutements de Kouchner et Bockel, les missions de Lang, Vedrine ou Allègre, sans parler de la candidature Strauss Kahn sont autant de "coups" qui, à défaut d'avoir vraiment changé grand-chose sur le fond, ont en tout cas achevé de mettre le Parti Socialiste à genoux. Je ne crois pas à la pérennité de l'ouverture, je ne suis pas sûr que Sarkozy y croit lui-même, ce qui est sûr, c'est qu'il a réussi à littéralement laminer toute opposition.

Alors au final bilan positif ? C'est évidemment beaucoup trop tôt pour le dire. Il reste maintenant à traduire les réformes dans les faits, et à obtenir des résultats concrets, sur le plan de l'emploi, de la politique étrangère ou encore de l'insécurité. Mais force est de constater qu'au bout de 10 jours, la popularité de Sarkozy est intact, et la volonté de réforme toujours plus présente…

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7 mai 2007

Election de Sarkozy, victoire de la perséverance, défaite de l'improvisation...

Avec plus de 53% des suffrages, et une participation de plus de 85%, l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République est incontestable. On pourra toujours gloser sur la médiocrité de la candidature de gauche, les faits sont la, l'écart et considérable, et cette élection est légitime.

Et maintenant, quelle lecon en tirer, et surtout à quoi s'attendre ?

Parmi les leçons à en tirer, force est de constater que cette élection constitue une formidable récompense à la persévérance, à l'obstination et au travail. Voila quelqu'un qui annonce depuis près de 30 ans qu'il sera  Président de la République, quelqu'un qui a mis tout en oeuvre pour y arriver, et qui est finalement parvenu au résultat attendu, et du premier coup ! Qu'on aime ou qu'on déteste, et sans porter de jugemnet sur le fond, on ne peut qu'admettre la remarquable performance du bonhomme, qui a méthodiquement mis tous les atouts de son côté, rassemblé son camps, éliminé tous ses adversaires, construit un projet, réduit le Front National à un score à 1 chiffre, et finalement largement battu sa principale opposante, sans avoir finalement jamais vraiment tremblé pendant cette campagne. De mémoire, la fanfaronnade il y a quelques semaines à la Réunion ("je commence à bien la sentir, cette campagne"), constitue sa seule véritable erreur dans cette campagne où pourtant il était attendu, et où son caractère agité aurait pu le faire trébucher plus d'une fois... Même hier soir, il a été digne, honnête, et a tenu de réelles paroles d'ouverture vers le monde, terminant par un croustillant "je ne vous trahirai pas", amusant quand on connait l'historique et la réputation qui lui colle à la peau.

Seconde leçon, quoi qu'on en dise, la candidature de Ségolène n'a pas convaincu et n'a pas fait bougé les lignes. Personnellement, après les primaires internes au PS où elle avait tellement distancé ses concurrents, je pensais qu'elle gagnerait haut la main cette élection (ca va d'ailleurs me coûter une bouteille de Dom Pérignon), tellement elle semblait en phase avec un dédir de renouvellement de la politique, de changement des hommes (elle était perçue d'ailleurs bien à tort comme "neuve"), des méthodes (la fameuse démocratie participative) et du style (une femme qui parle avec des mots simples, compationnelle). Au final, Ségolène a réalisé à peine plus de 2 points de plus que Jospin-Taubira-Chevènnement en 1995 (alors que la, justement c'était la droite qui était en position de sortant), et au deuxième tour, elle fait moins que Jospin en 1995, alors la également que la gauche étant en début de convalescence après son naufrage de 1993 et la faillitte de la fin de règne mitterandienne. Bref, alors même que cette élection apparaissait "imperdable", pour reprendre les termes de Fabius, elle l'a perdu, et même largement perdu. Une campagne ponctuée de nombreuses gaffes, une incapacité à susciter l'adhésion, et surtout une absence de projet construit et un sentiment d'improvisation permanent qui ne pouvait pas convaincre. Il n'y a pas eu de vent nouveau qui s'est levé, pas de mouvement en faveur de Ségolène, et il n'est qu'à voir les têtes de Fabuis et Strauss Kahn hier soir pour voir qu'elle peut désormais s'attendre à des prochains jours compliqués...

Au total, je ne crois pas que ce soit des valeurs de droite libérale qui aient permis l'élection. Celui qui a gagné, c'est celui qui a été le mieux préparé, qui a réussi le mieux à rassembler son camp (quitte à éliminer tous ses concurrents) , qui a construit un vrai projet avec des vrais mesures (et pas des promesses de faire des débats), certes contestables, mais qui ont eu le mérite d'exister et de permettre de susciter un débat. De nombreux électeurs (et j'en fais partie !) ont voté pour lui non pour approuver le projet, mais parce qu'ils avaient le sentiment de quelqu'un qui sait où il va, qui est prêt pour exercer la fonction. La plupart de ces gens auraint été prêt à voter à gauche, s'ils avaient eu l'impression d'une candidature crédible, et pas d'une candidate solitaire, imprévisible et, on doit l'admettre, qui posait un vrai problème de crédibilité !

Aujourd'hui la droite est au pouvoir pour au moins 5 ans. Ces leçons devront être bien assimilées par la gauche, sous peine de devoir se préparer à une très très longue cure d'opposition.

2 mai 2007

Avant le grand débat...

Alors que les deux candidats doivent être en train de s'echauffer la voix dans l'attente du grand combat de boxe qui aura lieu dans quelques heures, quelques réflexions sur l'évolution de ma perception de la campagne.

Plus ca avance, plus j'ai l'impression que Ségolène Royal s'affirme comme la condidate du conservatisme, contre le candidat du mouvement Sarkozy. Dans l'absolu, ce simple constat devrait sufire à orienter définitivement mon choix. Que va t'il se passer, en effet, si Ségolène est élue dimanche prochain ? Pendant 3 mois, une période d'euphorie sans nul doute, avec quelques lois symboliquement fortes (type sur les violences conjugales). Puis un mouvement social à la fin de l'année, et le retour aux réalités. Il faut construire l'Europe, il faut réduire les déficits, l'Etat ne peut pas tout, les grands équilibres, tout ca... Ca ne vous rappelle rien ? Décembre 1995 en fait, à ne proposre que des débats, des moratoires, des periodes de réflexions, au final, on ne se brouille avec personne, mais c'est au contraire le meilleur moyen d'enterrer les différents dossiers. 35 heures, régimes spéciaux, privatisation de Gaz de France, position vis-à-vis d'Airbus, on a beau guetter on ne voit aucune proposition, et à cet égard l'interview de Ségolène dans le monde d'hier est surréaliste.

Mais à côté de ca, ce qui est désespérant, c'est que je n'arrive pas à me décider pour Sarkozy. Ce qui me plait chez lui, justement c'est ce que je reproche à Royal. Il fait de la politique, il est interventionniste au plan économique (Alstom, Aventis), il sait faire preuve de pragmatisme, passer au dessus des idéologies (et notamment du libéralisme européen primaire, et surtout, il a contribué à réhabiliter le politique, à faire admettre que le politique pouvait encore faire quelque chose face au marché (que le contraste avec Jospin devant l'usine de Renault Vivoorde est cruel, d'ailleurs...). On sent que les choses peuvent bouger, que des sujets qui apparaissent bloquer depuis des années (ex régimes spéciaux) peuvent se débloquer par un volontarisme politique qui apporte une vraie bouffée d'oxygène à notre vie politique...

Et pourtant, l'homme est fondamentalement antipathique et apparait vraiment comme quelqu'un de dangereux. Même en s'affranchissant de la manipulation grossière du TSS d'extrême gauche, force est de constater que certains dérapages apparaissent comme totalement inadmissible. Ministère de l'Identité Nationale, réflexions grotesques sur la pédophilie et la génétique, et surtout une désagréable impression de confier les clés de la maison à quelqu'un d'imprevisible. Et ce ne sont pas les derniers clips totalement indecents et pathétiques de l'UMP qui me feront changer d'avis (cf http://www.dailymotion.com/video/x1tber_sarkozy-human-bomb) , ca arait plutot tendance à m'inquiéter... Comment peut on confier le pouvoir à quelqu'un qui justement ne connait que le rapport de force, et n'a toujours raisonné que comme ca  ? A ce titre, les institutions seront elles suffisament solides pour résister à ce qui pourrait devenir une dictature de fait ?

Comme vous pouvez le constater, à ce stade, le choix est toujours aussi difficile, et je n'arrive pas vraiment à me décider

Espérons que le grand débat de ce soir aidera à éclairer un peu les choses !

23 avril 2007

Présidentielle 2007, mon analyse des résultats

Au lendemain d'une élection présidentielle qui délivre finalement des résultats à peu près conformes à ce qu'on attendait, quelles leçons tirer pour l'avenir et en particulier pour le second tour ?

Première chose à dire, le vote utile a joué à plein. Les petits sont laminé, quand je pense à Bové, qui pensait faire 10 il y a quelques mois, à Buffet à 1,5 (on l'oublie, le PC était à 16% en 81, quelle descente aux enfers !), Laguiller et le chasseur qui voient leur score divisé par 3, c'est impressionnant à quel point le syndrome 21 avril a joué à plein, il n'y a que le facteur qui surnage.

Sarkozy a fait une campagne propre, professionnelle, et on sent qu'il est bien préparé. C'est désespérant, mais il a réussi a faire une campagne ou tout en le détestant cordialement, on arrive à être contraint de voter pour lui. En fait, c'est ca son atout majeur, et ce qui a changé par rapport à avant. Je m'en souviens en 99 aux Européennes, on le détestait du coup on avait voté soit Pasqua, soit Bayrou, et il s'était retrouvé avec un misérable 12%. Mais la, en fait, l'alternative était limitée à Bayrou, et le fait que personne ne comprenne avec qui il pourrait gouverné ne l'a pas aidé. Quant à Ségolène, elle a tellement cristallisé les critiques que finalement elle n'a strictement rien récupéré sur sa droit... Sarkozy a quand même réussi un coup de maître en allant draguer les électeurs FN, il réussi à laminer Le Pen, en allant le chercher sur son terrain. Ethiquement c'est pas très propre, mais tactiquement c'est du grand art. Pour le FN, c'est a mon avis fini, je pense pas que Marine puisse durablement s'installer au dessus des 10%. il faut s'attendre à l'émergence d'une nouvelle force politique pour cristalliser la contestation, bien malin qui sait ou ca va se passer (pas au centre en tous cas, faut pas exagérer quand même...)

Bayrou, je l'ai trouvé sympa, hier soir, libéré, finalement il a presque réussi son coup. Bon malheureusement pour lui, c'était un quitte ou double, la il va se faire déplumer de tous ses députés et entamé une longue marche du désert, mais y avait du panache, je regrette presque de pas avoir voté pour lui...

Enfin, Ségolène a quand même eu beaucoup de mal, elle est d'un part pas futée, et d'autre part, elle était entouré de gens qui ne pensaient qu'à sa chute pour pouvoir se refaire en 2012. Au final, c'est déjà une belle perf qu'elle arrive à accrocher les 25%, elle fait 2 points de plus que Jospin, Taubira et Chevennement réunis en 2002. Elle a donc réussi son pari de représenter correctement la gauche. Par contre elle a échoué, et ca pour moi c'est une vraie surprise, à faire bouger les lignes et à prendre des électeurs en dehors du socle PS, sur ses conneries "je suis une femme, j'aime la démocratique participative et autres bétises"

Finalement on en revient quelque chose d'extrèmement classique après la double parenthèse fracture sociale en 95 (et Balladur qui oblige Chirac à se déporter à gauche) et 21 avril 2002. On bonne droite libérale à la con, bien lourde sur les valeurs travail et l'identité nationale, et une gauche archaïque, désunie et largement minoritaire dans le pays.

Pour le second tour,  j'ai refait les comptes, je pense effectivement que c'est plié. Une gauche à 36% c'est historiquement faible, et on n'a jamais vu un camp gagner en rassemblant moins de 45% tout compris au 1er tour. A moins d'un TSS qui joue vraiment à plein, mais je n'y crois pas trop.

Enfin pour tous ceux qui s'interrogent, j'ai finalement décidé dans l'isoloir de voter Sarko (d'autant plus difficile que j'ai voté à 19 h 30 et que je connaissais déjà les résultats).

Dernier point, quelqu'un peut il m'expliquer ce que Tapie foutait sur les plateaux de télé ???? Quant à Eric Besson, quelle petite frappe, quand je pense que c'est lui l'auteur du brulot "l'inquiétant Monsieur Sarkozy" et que maintenant il se rallie avec armes et bagages..

4 mars 2007

François Bayrou, feu de paille ou lame de fond ?

François Bayrou est sur un nuage depuis quelques jours. Semaines après semaines, un effet Bayrou semble se confirmer, à tel point que le phénomène Bayrou (à 19% dans certains sondages !) commence à inquiéter de plus en plus les états majors des deux principaux candidats, qui ont mis en place des cellules spéciales chargés de la porter la contradiction face aux centristes.

Pourtant, ce concept de troisième homme est loin d'être une nouveauté dans les campagnes présidentielles, et on se souvient qu'en 2002, certains ont pendant un moment parlé de Jean Pierre Chevènement au second tour, avant de finalement le voir finir péniblement sous la barre des 5%.

Et c'est vrai que la percée Bayrou rassemble tous les éléments d'un feu de paille. Un programme inaudible, en dehors d'un concept de dépassement du clivage droite gauche finalement peu applicable ; une progression qui s'explique également par la faiblesse des 2 candidats principaux, la peur qu'inflige l'activisme sarkoziste, et le dépit devant la faiblesse de Ségolène Royal ; enfin, une absence de troupes, de ralliements spectaculaire, ce qui ressemble fort au combat d'un homme solitaire, qui serait bien en peine pour constituer une majorité présidentielle une fois élu.

Par ailleurs, ce qui surprend est bien de constater que le candidat Bayrou rallie de plus en plus les suffrages des plus conservateurs, tous ceux souhaitent finalement le moins de changements possibles. A ce titre, le ralliement des professeurs traditionnellement socialistes en dit long sur ce qui pourrait constituer la ligne de Bayrou : en faire le moins possible pour faire le moins de vagues possibles. c'est le principal bilan des 4 ans de F Bayrou au poste de ministre de l'Education Nationale.


Ainsi une nouvelle fois, on voit un emballement de sondages favorables, qui entraînent une présence médiatique plus forte, qui elle-même renforce les sondages favorables…Le tout est de savoir combien de temps ce jeu va encore durer. Il est en effet peu probable que ce phénomène perdure, et on peut aisément imaginer qu'un vote utile dans les dernières semaines de campagne ramènera F Bayrou au niveau du socle naturel du centrisme, soit aux alentours de 8-10%...

Ceci dit, au-delà, la poussée de Bayrou, plus qu'une progression de l'extrême centre, révèle avant tout la faible adhésion que suscitent les deux principaux candidats, ce qui est d'autant plus surprenant qu'ils n'ont pas le handicap (d'ailleurs à tort) d'être considérés comme sortants…

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18 février 2007

2è porte avion, enfin un vrai débat ?

Après un première entrée fracassante dans la campagne électorale, grâce à la fameuse bourde de Ségolène Royal sur le nombre de sous marins nucléaires, la politique de défense revient en force dans la campagne, une nouvelle fois grâce à Mme Royal, qui a déclaré qu'elle ne souhaitait pas de second porte avion, préférant consacrer les 2 à 3 milliards de son coût à l'Education Nationale.

Il est vrai que le Charles de Gaulle est disponible en opération environ 60% de son temps, le reste étant constitué de périodes d'entretien et de réparation plus ou moins longues... Fin 2007, le bâtiment entre ainisi en grand carénage pour une période d'immobilisation d'environ 18 mois... Ainsi un second porte avion est indispensable si la France souhaite disposer d'une force de projection navale permanente. Cela dit le coût n'est pas neutre puisqu'en comptant la construction en l'entretien, c'est près de 3 milliards d'euros qu'il faudra lui consacrer, ce qui n'est pas neutre en cette période de disette budgétaire. Par ailleurs, la France est également engagé dans plusieurs grands programmes militaires, renouvellement des sous marins d'attaque (Barracuda), des avions de combat (Rafale) ou encore des missiles de moyenne portée (Aster). Ainsi le lancement d'un programme Porte Avion est un vrai choix politique, qui devra par nature se faire au détriment d'autres priorités budgétaires.

De ce fait, pour une fois dans cette campagne pas toujours très intéressante sur le fond, un vrai débat est ici possible entre Sarkozy et Royal (à condition que Sarkozy crarifie sa position, bien sûr) sur une grande orientation de la politique française, et un clivage classsique qui réapparait :

  • Le premier camp (majoritairement la gauche) considère que la France n'a plus les moyens de ses ambitions, et qu'il est désormais évident que la France n'est plus qu'une puissance moyenne. A ce titre, une projection aéro-navale permanente est une hérésie, et il vaut mieux envisager une nouvelle politique de défense dans un cadre européen, où on pourrait imaginer que les bateaux anglais pourraient suppléer les absences répétées du Charles de Gaulle lorsque celui ci est en carénage.
  • de l'autre, les vieux gaullistes historiques (et quelques autres), qui considèrent que la France a encore un message à porter de façon autonome, et qu'elle doit garder son indépendance et une capacité d'intervention permanente sur des opérations étrangères.

Au delà du porte avion, on retrouve ainsi une nouvelle fois le clivage traditionnel entre les partisans de l'indépendance nationale, et ceux qui préfèrent envisager la sécurité collective dans un cadre fédéraliste européen. Rappelons simplement que l'Allemagne était pro Croatie lorsque nous soutenions la Bosnie dans les Balkans, que l'Angleterre, l'Espagne et le Portugal sont allé faire la guerre en Irak... Alors politique européene de défense, pourquoi pas, mais comment, on est encore bien loin du compte...

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que le secteur de la défense représente près de 166 000 emplois directs, chiffre qu'il faut quadrupler pour comptabiliser les emplois indirects. Au delà, le maintien des compétences techniques de point sur le territoire national (et notamment dans les territoires excentrés de Paris) est aussi cruciale pour les différents secteurs industriels de pointe, que ce soit l'aéronautique ou le secteur de l'automobile...

C'est pourquoi tout bien pesé, le second porte avion apparait non seulement comme nécessaire à la sécurité nationale, mais aussi comme indispensable à la préservation de l'avenir industriel français.

18 janvier 2007

Nouveau départ pour Airbus

Les ministres des transports des principaux pays européens ont participé aujourd'hui à un vol d'essai sur l'A380, réalisant une boucle d'une petite heure autour de Toulouse.

Visant à marquer le soutien des pays contributeurs au nouveau gros porteur, cette visite tombe à pic pour relancer la machine, alors qu'Airbus a, pour la première fois de son histoire (en tant que GIE, qui ne date que de 2000), annoncé que la société ferait des pertes opérationnelles sur 2006, compte tenu de l'intégration des pénalités liées à l'A380 et des premières charges de restructuration liées au fameux Plan Power 8.

On ne peut que se féliciter de voir ce soutien se manifester, alors qu'Airbus a plus que jamais besoin de retrouver sa place de leader mondial de l'aéronautique civile. Car il ne faut pas se tromper, les enjeux liés au redressement d'Airbus sont énormes :

- permettre le maintien de deux acteurs majeurs sur le marché aéronautiques est une nécessité absolue pour préserver un minimum de concurrence... C'est d'ailleurs le message envoyé par plusieurs compagnies aériennes qui n'ont pas hésité à passer des commandes malgré la période actuelle trouble.

- permettre le maintien d'un acteur européen, et donc d'une compétence industrielle dans le secteur aéronautique, et ce pour deux raisons principales : l'emploi bien sûr, mais également la mutualisation avec certaines activités liées à la Défense Nationale, sur lesquelles l'Europe ne peut se permettre de perdre son autonomie...

A l'heure actuelle, Airbus sort de la crise. Les problèmes de cablage électrique de l'A380 sont en cours de règlement, et le marché semble faire à nouveau confiance à l'avionneur. Désormais l'avenir pour Airbus doit se dessiner avec deux axes stratégiques majeurs : d'une part réaliser l'indispensable révolution industrielle qu'a mené Boeing ces dernières années (rationalisation du nombre de sites industriels, rationalisation des fournisseurs, partenariat / risk sharing avec les sous traitants de premier niveau) ; d'autre part réussir à s'imposer sur le marché du renouvellement des A320 qui représentera à partir de 2010 - 2012 plus de la moitié du marché mondial de l'aviation cible.

De leur côté, les politiques ont un devoir impérieux : fixer les grandes règles du jeu et les contraintes (après tout, c'est le rôle normal de l'actionnaire), notamment en terme d'équilibre entre les pays contributeurs, et d'impératif de maintien de l'activité industrielle en Europe ; pour le reste, laisser les industriels travailler et mener à bien la transformation en profondeur dont a besoin Airbus pour redevenir le joyau technologique et industriel de l'Europe qu'il était il y a encore quelques mois, et le leader d'un des secteurs majeurs de l'économie mondialisée.

7 janvier 2007

La "soupe au cochon" enfin interdite

Le juge des référés a confirmé vendredi l'interditionde la désormais fameuse "soupe aux cochons". Il s'agit la d'une distribution de soupe à destination des SDF, et comportant du lard et du porc, de façon à explicitement exclure les SDF musulmans et juifs. Cette distribution est piloté par une association proche du Front National, et sa présidente est une membre du Bloc Identitaire, qu'il est inutile de présenter depuis les exploits de Maxime Brunerie (l'homme qui a tiré sur le Président de la République un 14 juillet).

Ce n'est pas tant le menu qui pose problème, et il n'est pas question ici de commencer à vouloir segmenter les populations de SDF et expliquer que les SDF doivent pouvoir choisir leur menu... De même, ce n'est pas parce que ce sont des membres d'extrème droite qu'ils n'ont pas le droit d'organiser des opérations de solidarité. Mais la en l'occurence, c'est un menu clairement revendiqué et affiché comme visant explicitement à exclure une partie de la population de la distribution...

Lorsqu'une opération humanitaire est réalisée positivement, pour les autres, personne ne peut contester son bienfait. Mais lorsqu'une même opération est faite non pour soulager la souffrance, mais au contraire pour stigmatiser et exclure, il est urgent d'intervenir et de faire cesser ce scandale discriminatoire.

4 janvier 2007

Droit au logement opposable, pourquoi pas finalement !

Le gouvernement s'apprete à proposer une loi visant à créer un droit au logement opposable, dès 2008 pour une partie de la population, et applicable en 2012 en version complète. Concretement ca signifie que toute personne non ou mal logée (logement insalubre notamment) aura le droit d'exiger de sa collectivité de pouvoir disposer d'un logement décent.

je ne suis normalement pas un grand partisan de ce type de loi qui ressemble à des déclarations d'intention et sont rarement appliqués. En plus, le fait de créer un droit supplémentiare sans l'accompagner des devoirs associés me dérange toujours un peu. Pourtant compte tenu de la situation du logement en France, compte tenue des situations inacceptables qui ont été mises en lumières par les SDF du Canal St Martin, cette fois, je serais plutôt pour, enfin à une condition c'est qu'elle soit vraiment appliquée, et de façon censée !

Une condition majeure est d'appliquer réellement cette loi, mais à condition de trouver le niveau de collectivité pertinent ! Il ne sert en effet à rien d'exiger des quotas tels que l'impose la loi SRU, sur un pourcentage minimum de logement sociaux. Chacun sait bien que cette loi est inapplicable au niveau d'une commune, même si on devrait forcer son application, par exemple au niveau des départements qui représentent une collectivité à taille acceptable... Pourra t'on choisir la collectivité à poursuivre ? La question reste floue à ce stade...

Autre point, si l'on souhaite que cette opposition soit exercée formellement, par exemple par les sans abris, les démarches doivent être simples, rapides et peu couteuses, sinon il est illusoire de penser qu'un SDF attendra 2 années le procès d'une collectivité, dans ce qui ressemble vraiment à un combat de David contre Goliath...

Bref pour résumer, je suis encore un peu sceptique. Un droit au logement opposable, oui, à condition de se donner les moyens de vraiment pouvoir l'appliquer ! 

1 janvier 2007

Roumanie et Bulgarie : Bienvenue en Europe !

Le 1-er janvier 2008, l'Europe passe une nouvelle étape de son élargissement en intégrant la Roumanie et la Bulgarie. C'est désormais un ensemble de 27 pays et plus de 480 Millions d'habitants qui se retrouvent unis sous un ensemble de règles communes.

Pour une fois, on ne va pas commencer à critiquer les institutions, leur inefficacité, le déficit démocratique de l'Union, les faiblesses de l'Euro... On se contentera simplement de souhaiter la bienvenue à ces nouveaux membres dont l'intégration marque la fin définitive de la coupure Est-Ouest qui a structurée l'ensemble de la vie internationale pendant toute la seconde moitiée du XXè siècle.

A l'évidence, à la chute du mur de Berlin, l'Europe de l'Ouest avait une responsabilité historique vis-à-vis de tous les pays de l'ex bloc communiste. Alors au delà des difficultés à venir, des clichés inévitables, du plombier polonais au clandestin roumain, célébrons simplement la réunification de l'Europe, en espérant, en cette période de voeux qu'elle se traduise par une longue période de paix et de prospérité !

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