Rentrée politique, bilan des 100 jours
Vous avez pu le constater, ce blog a été particulièrement inanimé durant les 3 derniers mois. La faute à une activité professionnelle plus prenante, aux vacances également, et peut être aussi à l'accélération de la vie politique, qui fait que le passage quotidien d'un sujet à un autre rend plus compliquée toute prise de recul sur l'actualité.
Pour autant, à l'heure du passage aux premiers 100 Jours, on peut tirer quelques enseignements de ces 3 mois de présidence Sarkoziste.
Première remarque, il est incontestable que nous avons changé de régime. Il avait annoncé qu'il gouvernerai sans complexe, il a tenu parole. De ce fait, la place du premier ministre s'est réduite à une portion congrue, et le gouvernement tout entier est totalement sous la coupe de l'Elysée. Il est déjà surprenant de voir un secrétaire général de l'Elysée intervenir dans les médias, il est surréaliste de le voir contredire, voire mouche en direct la ministre de l'économie et des finances sur le fameux plan de rigueur.
Autre point à relever, il s'agit d'une présidence de mouvement. La encore c'était annoncé, mais un tel activisme, même en début de mandat, est quelque chose d'inédit depuis l'élection de Mitterrand en 1981. On pensait être entré dans une ère de gestion et de pilotage fin, la présidence sarkozy redonne du poids au politique. Réforme des universités, réforme de la magistrature, relance de la fusion Suez Gaz de France, paquet fiscal, un réformisme tout azimut, parfois brouillon, mais qui témoigne d'une volonté affichée de confirmer la rupture promis lors de la campagne.
Enfin le président a réussi à faire bouger les lignes politiques. Les recrutements de Kouchner et Bockel, les missions de Lang, Vedrine ou Allègre, sans parler de la candidature Strauss Kahn sont autant de "coups" qui, à défaut d'avoir vraiment changé grand-chose sur le fond, ont en tout cas achevé de mettre le Parti Socialiste à genoux. Je ne crois pas à la pérennité de l'ouverture, je ne suis pas sûr que Sarkozy y croit lui-même, ce qui est sûr, c'est qu'il a réussi à littéralement laminer toute opposition.
Alors au final bilan positif ? C'est évidemment beaucoup trop tôt pour le dire. Il reste maintenant à traduire les réformes dans les faits, et à obtenir des résultats concrets, sur le plan de l'emploi, de la politique étrangère ou encore de l'insécurité. Mais force est de constater qu'au bout de 10 jours, la popularité de Sarkozy est intact, et la volonté de réforme toujours plus présente…