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Le blog politique de matpac
23 avril 2007

Présidentielle 2007, mon analyse des résultats

Au lendemain d'une élection présidentielle qui délivre finalement des résultats à peu près conformes à ce qu'on attendait, quelles leçons tirer pour l'avenir et en particulier pour le second tour ?

Première chose à dire, le vote utile a joué à plein. Les petits sont laminé, quand je pense à Bové, qui pensait faire 10 il y a quelques mois, à Buffet à 1,5 (on l'oublie, le PC était à 16% en 81, quelle descente aux enfers !), Laguiller et le chasseur qui voient leur score divisé par 3, c'est impressionnant à quel point le syndrome 21 avril a joué à plein, il n'y a que le facteur qui surnage.

Sarkozy a fait une campagne propre, professionnelle, et on sent qu'il est bien préparé. C'est désespérant, mais il a réussi a faire une campagne ou tout en le détestant cordialement, on arrive à être contraint de voter pour lui. En fait, c'est ca son atout majeur, et ce qui a changé par rapport à avant. Je m'en souviens en 99 aux Européennes, on le détestait du coup on avait voté soit Pasqua, soit Bayrou, et il s'était retrouvé avec un misérable 12%. Mais la, en fait, l'alternative était limitée à Bayrou, et le fait que personne ne comprenne avec qui il pourrait gouverné ne l'a pas aidé. Quant à Ségolène, elle a tellement cristallisé les critiques que finalement elle n'a strictement rien récupéré sur sa droit... Sarkozy a quand même réussi un coup de maître en allant draguer les électeurs FN, il réussi à laminer Le Pen, en allant le chercher sur son terrain. Ethiquement c'est pas très propre, mais tactiquement c'est du grand art. Pour le FN, c'est a mon avis fini, je pense pas que Marine puisse durablement s'installer au dessus des 10%. il faut s'attendre à l'émergence d'une nouvelle force politique pour cristalliser la contestation, bien malin qui sait ou ca va se passer (pas au centre en tous cas, faut pas exagérer quand même...)

Bayrou, je l'ai trouvé sympa, hier soir, libéré, finalement il a presque réussi son coup. Bon malheureusement pour lui, c'était un quitte ou double, la il va se faire déplumer de tous ses députés et entamé une longue marche du désert, mais y avait du panache, je regrette presque de pas avoir voté pour lui...

Enfin, Ségolène a quand même eu beaucoup de mal, elle est d'un part pas futée, et d'autre part, elle était entouré de gens qui ne pensaient qu'à sa chute pour pouvoir se refaire en 2012. Au final, c'est déjà une belle perf qu'elle arrive à accrocher les 25%, elle fait 2 points de plus que Jospin, Taubira et Chevennement réunis en 2002. Elle a donc réussi son pari de représenter correctement la gauche. Par contre elle a échoué, et ca pour moi c'est une vraie surprise, à faire bouger les lignes et à prendre des électeurs en dehors du socle PS, sur ses conneries "je suis une femme, j'aime la démocratique participative et autres bétises"

Finalement on en revient quelque chose d'extrèmement classique après la double parenthèse fracture sociale en 95 (et Balladur qui oblige Chirac à se déporter à gauche) et 21 avril 2002. On bonne droite libérale à la con, bien lourde sur les valeurs travail et l'identité nationale, et une gauche archaïque, désunie et largement minoritaire dans le pays.

Pour le second tour,  j'ai refait les comptes, je pense effectivement que c'est plié. Une gauche à 36% c'est historiquement faible, et on n'a jamais vu un camp gagner en rassemblant moins de 45% tout compris au 1er tour. A moins d'un TSS qui joue vraiment à plein, mais je n'y crois pas trop.

Enfin pour tous ceux qui s'interrogent, j'ai finalement décidé dans l'isoloir de voter Sarko (d'autant plus difficile que j'ai voté à 19 h 30 et que je connaissais déjà les résultats).

Dernier point, quelqu'un peut il m'expliquer ce que Tapie foutait sur les plateaux de télé ???? Quant à Eric Besson, quelle petite frappe, quand je pense que c'est lui l'auteur du brulot "l'inquiétant Monsieur Sarkozy" et que maintenant il se rallie avec armes et bagages..

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Commentaires
E
Un barbecue dans une pinède en pleine canicule ... :<br /> <br /> Confier le pouvoir à Sarkozy, c’est " comme organiser une barbecue-party en plein été dans l’Esterel ". <br /> <br /> Tel est l’avis de Chirac, selon l’article paru dans " Marianne " que vous n’avez peut-être pas eu la chance de lire (le numéro s’est arraché) mais qu’on trouve en ligne http://nananavlf.free.fr/sarko.pdf<br /> <br /> <br /> Pour François Goulard, ministre libéral, " Son égotisme, son obsession du moi lui tient lieu de pensée. La critique équivaut pour lui à une déclaration de guerre qui ne peut se terminer que par la reddition, l’achat ou la mort de l’adversaire. "<br /> <br /> Selon ceux qui gravitent autour de lui, " Sarkozy écrase tout sur son passage. Si les Français savaient vraiment qui il est, il n’y en a pas 5% qui voteraient pour lui. " ; " Il a un compte à régler avec la vie qui le pousse à créer de l’affrontement partout, et non à rassembler. ". <br /> <br /> Pour Dominique de Villepin, " sa violence intérieure, son déséquilibre personnel, l’empêchent d’atteindre à la hauteur de la présidence. "<br /> <br /> Pour un autre, député UMP issu de l’UDF, officiellement intégré à la mouvance Sarkozy, " On dit qu’il est narcissique, égotiste. Les mots sont faibles. Jamais je n’ai rencontré une telle capacité à effacer spontanément du paysage tout, absolument tout ce qui ne renvoie pas à lui-même. Sarko est une sorte d’aveugle au monde extérieur dont le seul regard possible serait tourné vers son monde intérieur. Il se voit, il se voit même constamment, mais il ne voit plus que ça. "<br /> <br /> <br /> On avait déjà eu un aperçu des convictions du personnage après ses déclarations sur l’origine génétique de la délinquance et des pulsions suicidaires, qui nous ramènent presque un siècle en arrière et aux théories eugénistes qui ont été à la base des lois ségrégationnistes sur l’immigration aux Etats-Unis, qui ont inspiré plus tard les Nazis, et ont justifié l’extermination des homosexuels, des Juifs et des Tziganes. Ces propos ayant été tenus après l’annonce de la création, en cas de victoire de la Droite, de la création d’un ministère de l’intégration et de l’identité nationale, dont l’extrême-droite autrichienne elle-même a dénoncé les " nauséeux relents. ", on est en droit de s’interroger sur ses convictions intimes.<br /> <br /> <br /> Quand on lit l’article de " Marianne ", on ne peut s’empêcher de frémir à l’idée que le pouvoir suprême soit un jour confié à un individu capable, en privé, de ce qu’on nous décrit : agressions verbales de journalistes, coups de téléphone à leurs patrons, menaces, intimidations, insultes, le tout cautionné par une " garde rapprochée " qui terrorise dans son propre parti comme à l’extérieur. Pour l’une de ses victimes au sein de l’UMP, " Jamais peut-être un leader politique n’avait aussi systématiquement pris son pied à assassiner, les unes après les autres, les personnalités de son propre camp pour, après le carnage, rester seul entouré de ses chaouches. ".<br /> <br /> <br /> Bref, ce qui résume le mieux le personnage, c’est ce qu’il a dit dans le Figaro en mai 2005 : " Maintenant dans les réunions publiques, c’est moi qui fais les questions et les réponses et, à la sortie, les gens ont l’impression qu’on s’est vraiment parlé. " Un vrai démocrate, quoi …
D
Dualité à Troie<br /> <br /> L’élimination de dix candidats n’a pas affadi l’effervescence. L’affectif Bayrou a réussi, avec l’ardent soutien de la caisse de résonance médiatique, à capter une bonne part des feux de la rampe d’entre deux tours. Le retour de la classique bipolarisation n’a pas encore émergé, ce qui aurait effacé, par la même, le coup de tonnerre d’il y a cinq ans.<br /> Après l’extrême droite qui a imposé la mobilisation des UMP, PS and Co pour le même candidat, le centre révolutionne le second tour, obligeant chacun des deux prétendants à l’intégrer à sa stratégie de conquête d’un électorat élargi.<br /> Pour Nicolas Sarkozy, la volonté affichée de passer par-dessus les bouclettes de François Bayrou pour redynamiser le vote pavlovien de ses électeurs historiques. Ses coulisses, elles, grondent du « débauchage » frénétique des élus UDF inquiets pour leur devenir politique. Bien sûr, ces ralliements opportunistes répondent à des convictions indubitables…<br /> La posture de Bayrou exhale un petit quelque chose de plus digne que les déserteurs de la dernière heure, même si, là aussi, l’ambition personnelle explique ses coups de billard à trois bandes.<br /> Avec Ségolène Royal, l’art du retournement élocutoire vit des heures glorieuses. L’« imposteur », meneur de cette révolution centriste, s’est transmué en fréquentable allié potentiel. Le T.S.S., dont se sont rengorgés à la va-vite les LCR, LO et autre Bové ratiboisés, doit avoir aujourd’hui l’infect goût de la compromission à la sauce centriste…<br /> Passionnante campagne qui éclaire la valeur de chacun empêtré entre ses convictions et les nécessités du jeu démocratique.<br /> Le grand débat final du 2 mai ne fera pas oublier l’urticante petite finale du 28 avril sur BFM TV. Pour résumer le double objectif du français François : démontrer que de forts points de convergence existent avec Madame Royal pour rendre incontournable la nouvelle place de Bayrou comme leader, de fait, d’une opposition au pouvoir sarkozyste. Cela suppose aussi, comme finalité consubstantielle, de ne pas renforcer la candidate pour qu’elle s’essouffle en vue du 2 mai et sa grand messe contradictoire sur écran plat. Machiavélisme naturel pour toute personnalité qui veut parvenir au pouvoir hexagonal suprême.<br /> Les performances rhétoriques de Royal et Sarkozy penche, sans conteste, vers ce dernier, comme l’ont confirmé leur passage alterné sur les plateaux de TF1 et France 2. Ainsi, passé au crible chamalowté de Bachy et Poivre d’Arvor, dans Face à la Une, les deux candidats à la présidence ont pu laisser s’exprimer leur personnalité et exposer leurs idées sans la présence de féroces déstabilisateurs.<br /> Le ressenti, la subjectivité laissent poindre en soi quelques impressions, au-delà des programmes respectifs. Le candidat Sarkozy révèle un plus grand enthousiasme, déroulant un discours aux intonations plus captatrices. A l’inverse, prestation d’une Royal tétanisée à la monotonie jospiniste. D’un côté, que l’on partage ou non son argumentaire, une volonté presque instinctive de convaincre, de séduire, d’aller au bout de son schéma, de l’autre, une rhétorique mécanique, sans flamme, sans saillance lumineuse…<br /> Sans doute chacun peut avoir une équipe gouvernementale solide, compétente et prête au dépassement d’elle-même pour appliquer le programme de l’élu-e. On ne peut pourtant pas occulter que la Ve propulse à la maîtrise du pays une personne qui doit, au minimum, apparaître crédible intrinsèquement.<br /> Quel que soit le résultat, et si (divine ou dramatique ?) surprise il devait y avoir, la campagne présidentielle aura réconcilié l’électorat avec l’idée d’une utilité cardinale de la politique et que ses incarnations nouvelles ne sortent pas du même moule, sans aspérités distinctives.<br /> Pour achever dans la nécessaire auto-critique : pas si rasante que ça cette campagne au sang neuf. Et d’épiques empoignades et rebondissements en perspective…<br /> (http://pamphletaire.blogspot.com)
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